Bienheureuse Alix Le Clerc

(1576 – 1622)

Alix Le Clerc naît en 1576 à Remiremont en Lorraine, alors duché indépendant. Issue d’une famille aisée, elle vit une jeunesse insouciante aimant la vie mondaine et légère. « J’avais tant de compagnie de vanité et de jeunesse… J’aimais fort à danser. »

La santé de son père l’imposant, elle déménage vers l’âge de 18 ans pour aller s’installer dans un village proche de Mattaincourt. Cette nouvelle vie la fait s’interroger sur sa destinée.Après une vision de la Vierge Marie, elle prend conscience de sa vocation. Elle fait alors la connaissance d’un jeune prêtre, Pierre Fourier, nommé curé de Mattaincourt en 1597. Il devient alors son confesseur et son directeur spirituel.

Cette rencontre providentielle l’amène à lui faire part de son désir de consacrer sa vie à Dieu et à faire l’école aux jeunes filles. En effet, à cette époque, le pouvoir est totalement patriarcal, dans la famille comme dans l’État : la femme, assimilée à un enfant mineur, n’a aucune place dans la société ; elle est elle-même l’objet de la méfiance de l’Église qui la considère comme un être faible et dangereux, tentatrice par nature. Alix a alors l’audace de vouloir fonder une « maison nouvelle de filles pour y faire tout le bien que l’on pourrait ». Créer des écoles gratuites destinées aux jeunes filles a pour objectif de contribuer à une véritable promotion de la femme, en vue de transformer la société.

Elle entraîne avec elle quatre amies pour s’essayer à la vie en communauté, à prier et à faire l’école aux petites filles. De cette intuition et de la volonté de rénovation sociale et pastorale de Pierre Fourier, à Noël 1597 à Mattaincourt, naît la Congrégation Notre Dame. La première école ouvre à Poussay en 1598.

Durant vingt-cinq ans, avec Pierre Fourier, Alix connaît les difficultés des premières fondations, lutte pour maintenir l’esprit du projet d’origine, participe à l’élaboration des constitutions de la congrégation, vivant elle-même une intense expérience spirituelle, séjournant dans les maisons qui s’ouvrent, proche de ses sœurs, leur souhaitant en fin de lettre : « Que Dieu soit votre amour entier. » En septembre 1621, elle tombe gravement malade, et ne peut plus quitter sa chambre. Alix meurt à Nancy le 9 janvier 1622. Elle est proclamée Vénérable le 21 février 1899 par Léon XIII puis Bienheureuse, le 4 mai 1947 par Pie XII.

Ses reliques sont conservées à la Cathédrale de Nancy depuis 2007.